Le quotidien des
sciences expérimentales :
 
apprendre avec ou par l’ordinateur ?

Qui a déjà pénétré dans un
laboratoire de recherche en Biologie, Géologie, Physique,
Chimie, ... n’a pu manquer d’être impressionné
par l’omniprésence des ordinateurs et de leurs
satellites. Les utilisations sont multiples, capture et
traitement des données, pilotage et surveillance
automatiques, simulation numérique, consultation de banques
de données, visualisation des phénomènes, rédaction de
rapports, etc.

L’enseignement secondaire ne peut
ignorer cela. D’où le développement progressif,
d’un enseignement avec l’ordinateur,
beaucoup plus qu’un enseignement par
l’ordinateur qui reste encore un fantasme (ou sera
l’affaire du XXI° siècle si l’on en croit les
progrès en " intelligence artificielle "
 !).

Enseignement avec l’ordinateur :
c’est essentiellement l’ExAO, mais aussi la
simulation expérimentale car enseigner les sciences
expérimentales ne se limite pas à transmettre des contenus.
Par ailleurs, la consultation de banques de données, sur CD
et Internet, apporte des possibilités spécifiques *

Ces méthodes facilitent-elles les
apprentissages ?

Pour les apprentissages
" classiques " (validés par les examens
actuels), la réponse est à nuancer. Au crédit de ces
méthodes, il faut mettre la motivation des élèves et des
enseignants quand ils sont correctement formés. Car en amont
se situent toujours motivation et désir d’apprendre.
Certes, l’ordinateur (multimédia ou pas) ne donne pas,
à lui seul, l’envie de travailler, de faire
l’effort de comprendre, d’approfondir... , il faut
pour cela un contexte soigneusement créé et entretenu par
l’enseignant (et la famille), néanmoins
l’expérience montre que son effet déclencheur est
indéniable. Même s’il n’est pas toujours évident
de faire la part de ce qui revient à la machine et de ce qui
est dû à l’enthousiasme d’un enseignant
compétent.

A leur crédit également, la
possibilité d’aller plus loin dans la réflexion de
fond sur les phénomènes. Ainsi l’ExAO conduit assez
naturellement à la confrontation des données obtenues avec
un modèle théorique. Gain de temps dans la capture et le
traitement des données réinvesti dans une réflexion plus
approfondie sur le modèle.

L’accès (maîtrisé) à des
banques de données en vraie grandeur enrichit
considérablement les sources d’information. C’est
ainsi que les enseignements évoluent.

Ces méthodes facilitent donc les
apprentissages ?

Tout dépend des apprentissages et des
objectifs de ces enseignements expérimentaux. Si l’un
des objectifs est précisément de rendre les élèves -
futurs citoyens du siècle de l’information - capables
de maîtriser les nouveaux outils de la connaissance, la
réponse est oui sans hésitation. Mais un tel
objectif peut-il être atteint sans l’introduction, dans
le tronc commun, d’une discipline spécifique
" Informatique et Technologies de l’Information et
de la Communication "** ?

* lire Brigitte VIALLE
" Utilisations de l’ordinateur dans les sciences
expérimentales ", Revue de l’E.P.I. n° 93.

** voir la proposition du
Recteur C. Forestier sur http://www.education.gouv.fr/ .

Des logiciels pour
apprendre

• ELSA, entraînement à la lecture
  savante, logiciel de l’AFL, est destiné au cycle 3
  des écoles, aux collégiens et aux adultes. Il
  bénéficie de 20 ans d’expérimentation (dérivé du
  logiciel ELMO, 1981), offre une bibliothèque de 300
  textes (extraits d’oeuvres), prévoit aides et
  corrections avec historique. Environ 900F pour le premier
  poste. AFL : 65 rue des cités, 93300 - Aubervilliers.

• Avec REGARDS, c’est l’élève
  qui est auteur et le professeur utilisateur.
  Objectif : synchroniser une courbe obtenue en
  travaux pratiques avec une séquence d’images
  représentatives du phénomène. Le professeur aura ainsi
  une idée de la représentation que l’élève se fait du
  phénomène. C’est un logiciel gratuit disponible au
  CNAM, auprès du groupe Evariste.