Au cours de ce qu il est convenu d appeler l Âge classique (notre XVIIe siècle), deux domaines majeurs de la pensée - la philosophie et les mathématiques, déterminants dans tous les registres du savoir - vont être profondément renouvelés par l émergence d une question jusqu alors laissée de côté : celle de l infini.
Au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles en Europe, la pensée s est affranchie des anciennes hiérarchies théologiques et métaphysiques qui, depuis l Antiquité, imposaient leur vision du monde comme celle d un univers limité, fini.
La raison à l oeuvre en sciences comme en philosophie (Pascal, Descartes, etc.) a introduit un nouveau questionnement et transformé la conception des connaissances. Ces changements qui reposent sur la notion d infini ont eu des répercussions sur la société : des notions fondatrices comme la liberté se sont renouvelées en entraînant de nouveaux droits.
Cette nouvelle façon d être au monde, sans Dieu ni théologie, correspond aux Lumières - une période de quelques dizaines d années seulement dont on sait qu elle fut le creuset de la Révolution française puis du Romantisme - « cette interrogation critique sur le présent et sur nous-mêmes » (dixit Michel Foucault) au coeur de la pensée rationnelle moderne.